La Thérapie Brève Systémique est née dans les années 1950 à Palo Alto (Californie) en s’appuyant principalement sur les travaux de Gregory Bateson et de Milton Erickson.
L'Ecole de Palo Alo a été rendue célèbre par les nombreux livres écrits par Paul Watzlawick.
La thérapie brève est justement « brève » car elle est très impliquante pour les patients.
Le but est de soulager la souffrance aussi vite que possible de façon durable. Les objectifs sont définis en début de thérapie.
Il est difficile de donner un nombre de séances à l’avance, cela dépendra de nombreux facteurs et notamment de votre implication et de notre communication au cours de la thérapie.
C’est une thérapie qui est plus orientée sur le présent que sur le passé. Nous ne nions pas le fait que ce sont nos expériences qui nous construisent mais pour qu’un problème se maintienne, il faut que la personne mette en place des mécanismes qui permettent au final au problème de perdurer, même si c’est l’inverse de ce qui était souhaité.
Il nous parait donc inutile d’aller creuser dans le passé pour tenter de déraciner un problème. Ici, on n'utilise pas les séances pour parler des potentielles causes présumées du problème mais pour analyser comment le problème se maintient dans le présent.
On cherchera suite à cela à mettre en place une stratégie permettant de démêler les nœuds de la situation qui cause de la souffrance et d’agir sur ce qui pose problème ici et maintenant.
Un système est un ensemble d’éléments en interaction. La Thérapie Brève Systémique cherche à modifier les règles et les mécanismes d’interaction du système qui participent à l’entretien du problème (dans la famille, le cercle d’amis, au travail, dans le couple, la fratrie, ...). Par exemple, dans une famille, le comportement des uns est en lien direct avec le comportements des autre. Chacun va influencer la manière d’agir de l’autre. C’est le cas au sein de chacun de nos systèmes.
Nous nous apercevons que les réactions de l’entourage peuvent parfois contribuer au maintien du problème, et donc à l’inverse aider à son déblocage.
Lors d’une thérapie de couple ou familiale, nous travaillons avec la (ou les) personne(s) qui souffre(nt) de la situation et qui est (sont) prête(s) à faire des choses pour que celle-ci change.
Ce modèle ne voit pas le problème comme émanant d’une causalité linéaire (je me sens nul donc je suis déprimée) mais plutôt comme résultant d’un effet circulaire (je me sens nul donc je suis déprimé donc je ne fais rien, donc je me sens encore plus nul, etc…)
Ainsi, nous sommes souvent pris dans des cercles vicieux qui entretiennent le problème et dont nous ne savons pas comment sortir. La thérapie systémique a donc pour but de provoquer un changement suffisant dans le système pour retrouver un équilibre confortable.
Ex : une maman amène son enfant en thérapie car « il est insupportable ». L’enfant dit qu’il n’a pas de problème. On va plutôt travailler avec la maman car c’est elle qui est en demande et qui sera donc un levier de changement par rapport à la situation.
Nous allons remettre le comportement dans une dynamique plus interactionnelle qu’individuelle, c'est-à-dire qu’on va chercher à comprendre les modalités relationnelles qui ont induit ce comportement.
L’expérience est première, les interactions entre la personne et son environnement construisent notre psychisme, d’où l’importance de vous faire vivre en thérapie ce que l’on appelle des « expériences émotionnelles correctrices ».
C’est pourquoi je serai amenée à vous proposer des « tâches », petits exercices à faire dans votre quotidien.
La rapidité de thérapie tient aussi au fait que la participation du patient restera active entre les séances.
En effet, nous faisons vivre au patient des « expériences émotionnelles correctrices », qui peuvent parfois sembler anodines, parfois surprenantes, afin d’expérimenter concrètement puis d’acquérir un positionnement plus confortable dans la situation qui pose problème.
Ce n’est pas le diagnostic, ou « l’étiquette » posée sur le problème qui nous intéresse mais la circularité qui fait que le problème aujourd’hui s’entretient et apporte de la souffrance.
Les symptômes ne sont pas pour nous intrinsèques et fixés de manière définitive à l’individu mais plutôt liés à une défaillance relationnelle dans le système. Une personne dite « équilibrée » pourra donc présenter un comportement dit « étrange » dans une situation donnée, et vice versa. On ne cherchera jamais à poser une étiquette ou un jugement quelconque. Tant qu’il n’y pas de problème pour la personne, ça n’en est pas un pour nous.
C’est au patient de nous dire ce qu’il ressent comme un problème et pas à nous de l’amener à entrer dans une certaine norme.